Le stress est-il une réaction normale et nécessaire ?

30 Sep 2020

Stress, eustress, distress … ?

Oui, le stress est une réaction normale et nécessaire à la vie et à la survie. Il correspond aux réactions d’adaptation de notre organisme à son environnement.

Nous avons besoin d’un niveau minimal de stress. Au repos, tous les mécanismes “automatiques” assurent les fonctions vitales, battements de cœur, respiration, maintien de notre température, fonctions digestives, … Il s’agit du métabolisme basal. Tout fonctionne, de manière autonome, sans intervention de notre volonté. C’est automatique !

Pour assurer notre vie sociale, nous développer intellectuellement et apprendre, nous avons besoin de challenges, de stimulations, de changements, d’évolutions, de défis intéressants, pour nous dépasser. Ce stress est cette énergie positive. Il donne de la couleur, du goût, de la saveur à notre vie ! C’est l’eustress. En quelque sorte un stress recherché, source de motivation, d’accomplissement, de satisfaction et de plaisir.

Et pourtant, le stress est aujourd’hui un problème de santé majeur.

67% des Français se disent stressé au travail.

Le stress a changé. Avant de parler de stress, Selye en 1936, parle de « syndrome général d’adaptation, qui se développe chez un animal agressé par n’importe quel agent nocif physique.»

L’agent nocif ? Pour nos ancêtres : les animaux sauvages, les ennemis, les catastrophes naturelles.

Heu… dans nos contrées il y a peut-être moins d’animaux sauvages, quoi que…😂 Mais il y a des catastrophes naturelles, des guerres, des drames.

Mais pas uniquement.

Aujourd’hui les situations stressantes sont aussi les piles de dossiers, l’hyper complexité, la course à la performance, la gestion du temps, les nouvelles technologies, l’envahissement de la sphère privée par le travail, l’absence de déconnexion, la pression du manager, la précarité, le trop de travail, l’absence de travail, le style de management, l’hyper contrôle, les conflits, le manque de communication, les cadences accélérées, les ruptures familiales. Et notre corps réagit comme celui de nos ancêtres !

Le stress définit aussi les réactions de stress intense et inadéquates, lorsqu’il n’y a plus d’adaptation possible. Lorsque notre organisme est submergé. Trop c’est trop !

stress anxiété stress chronique

Le stress un enchaînement de réponses physiologiques

La première phase s’appelle la phase d’alarme. Elle est une réponse automatique à “l’agent nocif” , qu’il soit réel ou imaginaire, je suis en entretien ou j’imagine l’entretien de demain, je suis devant une énooorme araignée ou je m’imagine une énorme araignée… Sous l’influence du système nerveux sympathique des hormones sont libérées (noradrénaline et adrénaline) dans le flux sanguin, et vont provoquer différents changements :

  • augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire
  • dilatation des pupilles
  • augmentation de la transpiration
  • tensions musculaires, …

Et tous ces changements sont déclenchés pour nous permettre de nous adapter vite et bien à la situation, pour fuir, combattre, faire le mort…

Quand le danger disparaît, ou quand je comprends qu’il n’y avait pas vraiment de danger, ou quand la situation a été efficacement gérée, un autre système entre en jeu, le système parasympathique. Il a pour mission la relaxation, le retour à la normale en quelques minutes. Le calme revient, la détente s’installe, l’organisme récupère. C’est la phase de récupération.

Encore faut-il que la situation stressante disparaisse. Si ce n’est pas le cas, qu’elle s’installe, devient chronique alors le système commence à s’enrayer.

Si le stress se prolonge arrive alors la phase de résistance. Le stress devient nocif. L’organisme sécrète du cortisol, l’hormone du stress… Ce cortisol va avoir des effets négatifs : peurs, inquiétude, fatigue, tensions (partout dans le corps, douleurs), difficultés de concentration, troubles du sommeil, perte de mémoire, de motivation, entre autres.

Et si rien n’est engagé pour soulager la tension et que la cause du stress demeure, après quelques mois, arrive la phase d’épuisement. Elle correspond au stress chronique. Les ressources sont épuisées, l’adaptation n’est plus possible. L’organisme ne peut plus se défendre ni se restaurer. C’est comme lorsque l’on tire indéfiniment sur un élastique, après un certain temps il perd ses qualités élastiques, reste étiré, ne peut plus revenir à sa taille initiale, même au repos. Et il se casse.

Les conséquences ? Nombreuses… Ruptures, désengagement, absentéisme, turn over, perte de contrôle, altération de la santé, revenus inférieurs, qualité de vie réduite, état dépressif chronique, burn out…

Nous ne sommes pas égaux devant le stress, notre seuil de vulnérabilité nous est propre et dépend de différents facteurs : saisons, état émotionnel, confiance en soi, âge, expériences ou absence d’expériences, conditions de vie, situation familiale, vie affective, état de santé, moral, niveau d’énergie, … Tout cela influe et modifie notre résistance au stress.

 

Les facteurs de stress les plus fréquents

  • Manque de temps
  • Manque de moyens financiers
  • Fortes exigences et faible autonomie, manque de soutien (technique, affectif,)
  • Perte du pouvoir d’agir, sentiment d’impuissance
  • Déséquilibre entre RCR: Ressources / Contraintes / Reconnaissance
  • Surcharge de travail, trop peu de travail, relations dégradées, bore out (l’ennui au travail)
  • Absence de plaisir, absence de sens (brown out)
  • Trop d’exigences / Trop peu de bienveillance / Trop peu d’autonomie
  • Deuil, rupture, tensions et conflits
  • Conflits de valeurs

Ce qui va empirer le stress et comment y faire face !

  • Le manque d’action

Moins j’agis plus je me sens mal, plus je suis focus sur les aspects négatifs plus les sensations désagréables augmentent et j’arrive en enfer. BOUGE ! Regarde ailleurs. Décentre toi. Il est prouvée que plus on s’intéresse aux autres, plus on agit pour les autres plus on secrète de l’ocytocine et plus on se sent heureux ! Plus on fait de l’exercice plus notre organisme libère des endorphines, hormones du bonheur 😊

N’attends pas d’aller très bien ou que ton projet soit parfait ! Un pas après l’autre, bouge. Tu verras qu’en plus d’être moins stressé.e tu auras aussi la satisfaction d’avoir osé, d’avoir avancé, et même de réussir. Ta confiance en toi augmentera et ça c’est vraiment bon.

 

  • L’environnement toxique

Ok, tu ne peux pas tout changer. Mais quand même, il est peut-être temps de faire le tri dans tes relations. Tiens à distance les relations toxiques, celles qui te pompent, celles qui se plaignent en permanence de tout et de rien.

Mets du beau devant tes yeux ! Il y a suffisamment de trucs moches pour en rajouter. La nature, une expo, un monument, un beau documentaire, … On se nourrit par les yeux. Comme une respiration, une contemplation, un beau voyage qui nous repose. Et aussi c’est unificateur, cœur – corps – esprit, c’est avec ce tout qu’on peut se laisser toucher par la beauté d’un clair de lune, ou un sourire d’enfant.

Mets du beau dans tes oreilles ! Vive la musique 😊 La musique adoucit les mœurs ? Bon, peut-être pas toutes les musiques, mais il est prouvé que la musique a un pouvoir inouï sur nous ! autant l’utiliser, il marche en automatique en plus. Oui, quand tu mets ta musique préférée pour te booster et danser, dès que tu entends les premières notes tu as déjà les pieds qui bougent tout seuls ? Si tu choisis une musique douce, jazzy, tempo lent, …c’est comme un calmant. Parce que ton cœur se synchronise sur certaines fréquences. Comme le BB sur le torse de papa ou maman, son p’tit cœur se synchronise sur le tempo du cœur de l’adulte qui bat moins vite. Et hop ! Il se calme. C’est pas beau ça ? Personnellement j’ai deux playlists, une pour me monter en énergie et une pour plus de calme. Et puis le vrai silence c’est bien aussi ! Il y a déjà tellement de bruits que parfois c’est juste ce dont tu peux avoir besoin, de vrai silence.

Mets du beau dans ton nez ! Heu…pardon, ne mets rien dans ton nez ! 😂 Juste soigne les odeurs. Elles ont aussi un pouvoir évocateur impressionnant. L’odeur de tarte aux pommes de grand-maman 😍 ! Tu peux t’aider avec des huiles essentielles, c’est simple et efficace. Je ne suis pas une pro mais j’utilise la lavande et en plus de sentir délicieusement bon elle est apaisante.

Fais de la place ! Tu sais quand on range l’extérieur ça fait de la place à l’intérieur. La charge mentale vient du nombre d’informations à traiter. Et notre cerveau il adore que chaque chose soit à sa place, il adore quand on coche la liste. Il possède un mécanisme qui s’appelle l’effet Zeigarnik.

Et oui, pendant la nuit, mon cerveau va faire du ménage, trier, ranger, ancrer dans ma mémoire ce qu’il considère important. Mais quand les journées sont très, voire trop, remplies, il peut avoir du mal à faire le ménage. Et quand en plus je n’ai pas eu le temps de finir certaines tâches il ne pourra pas les trier. Et quand c’est le bazar autour de moi, c’est pire. C’est comme de lui demander de faire son boulot en prenant uniquement les petites routes de campagne au lieu de prendre l’autoroute. Il veut tout mettre en œuvre pour que je n’oublie pas ce qui reste à faire et cela crée une tension intérieure. C’est ça l’effet Zeigarnik, charmant petit nom donné par les scientifiques qui ont étudié cette fonctionnalité du cerveau. Cette même particularité fait que je peux avoir du mal à “décrocher” après ma journée. Alors comment faire :

  1. Je repasse en revue ma journée et je note ce qui est fait 
  2. Je note ce qui reste à faire et comment je vais m’y prendre demain.
  3. Je range aussi l’espace de mon bureau, mes piles de papiers, ma maison,.., le rangement “extérieur” aide le rangement “intérieur”.

 

En résumé, oui le stress est nécessaire. C’est le trop, la non régulation qui participent à augmenter le niveau de stress.

Peut être que la toute première chose à faire est de reconnaître que le niveau de stress est plus intense qu’avant et que c’est OK. Le reconnaître c’est ce qui va nous permettre de chercher et de trouver comment le réguler.

Si tu veux approfondir le sujet tu peux consulter l’article « Quand le stress dérape »,

Tu peux commencer par ces petits pas, combine les comme tu veux. Le seul outil de mesure c’est ce que tu ressens. Sois à l’écoute de ton corps, de tes sensations. Essaie et dis moi quel est ton combo gagnant, ok ? Et prends toi avec douceur, oui ?

Je te souhaite une belle semaine,

Chaleureusement,

Donatienne

 

 

Donatienne Del Cos

Coach et formatrice, experte en régulation du stress et des émotions, Donatienne vous aide à développer une posture stable et confiante et à renouer avec votre vitalité. En milieu professionnel elle intervient auprès des dirigeants et des managers sur la communication interpersonnelle et la cohésion, la gestion de conflits et bien sûr, la régulation émotionnelle.

Articles similaires

Vous pourriez aimer

ILS ONT AIMÉ L'ARTICLE

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *